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Concilier la densification du bâti et la biodiversité

Ces dernières années ont vu l’émergence de l’« urbanisme écologique », donnant davantage de place à la nature en ville.

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Comment peut-on concilier urbanisme et écologie ? Un élément de réponse peut être apporté à la suite du travail de Mor­gane Flégeau, docteure en géographie et aménagement, qui a réalisé une revue systématique sur les liens entre densité, formes urbaines et bio­diversité. Ce travail a été pré­senté lors du colloque « Biodiversité, aménagement urbain et morphologie » organisé au Muséum national d’His­toire naturelle de Paris­, le 29 janvier .

La chercheuse a collecté 109 études sur la biodiversité à l’échelle du quar­tier d’une ville. Il en ressort une très faible performance écologique dans l’urbain dense. En cause, l’homogénéité de l’occupation du sol ou les taches d’habitats réduites. Mais certaines caractéristiques attachées au milieu urbain peuvent convenir à cer­taines espèces (par exemple des oiseaux qui nichent haut sont fa­vorisés par la taille élevée des bâtiments). De plus, malgré les surfaces réduites, si les espaces de nature sont interconnectés, il peut il y avoir une bio­diversité (par exemple la présence de chauves-souris).

Les espaces verts privés, une composante majeure de la biodiversité

Dans l’urbain moins dense (notamment les pavillons avec jardins), la biodiversité est plus grande (diversité d’habitats et hétérogénéité dans l’occupation du sol). Qu’ils appartiennent à des particuliers ou à des entreprises, les espaces verts privés représentent bien souvent une majeure partie des espaces de nature en ville. Ils sont pourtant peu étudiés.

Hortense Serret, docteure en écologie, a consacré sa thèse, soutenue en 2014, à l’éva­­luation de la contribution desespaces verts d’entreprise aux con­nectivités écologiques d’Île-de-France. À condition d’opter pour des modes de gestion adaptés, ces lieux peuvent accueillir une biodiversité urbaine. Dans deux zones prospectées, la cher­cheuse a constaté la présence d’oiseaux aux populations en déclin à l’échelle nationale et celle de nombreuses espèces de plantes indigènes (94 %). Mais il faudrait mieux insérer ces espaces aux trames vertes et bleues.

Léna Hespel

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